Fnatic en crise : un Worlds 2025 qui pourrait tout changer
Le mythe Fnatic semble vaciller. Après avoir quitté les League of Legends World Championships 2025 sans remporter le moindre match, l’équipe européenne traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire.
Entre déclarations publiques tendues et désaccords internes, tout indique que de profonds changements de roster auront lieu avant la saison 2026.
Un début d’année prometteur… avant la chute
L’année 2025 avait pourtant bien commencé pour Fnatic.
Les performances en LEC Winter et Spring Split laissaient espérer un retour au sommet pour l’équipe qui avait pour habitude de rivaliser avec G2 Esports, son éternel rival.
Mais les playoffs du Spring Split ont marqué le début de la fin : Fnatic termine quatrième, rate la qualification pour le Mid-Season Invitational (MSI) et pour la Esports World Cup.
Face à cette déception, le staff décide de se séparer de Marek “Humanoid” Brázda, remplacé par l’ancien midlaner de T1, Yoon “Poby” Sung-won, avant le Summer Split.
Malgré cette tentative de renouveau, la formation ne parvient qu’à se qualifier de justesse pour les Worlds 2025… avant de s’incliner sèchement, sans remporter une seule victoire supplémentaire. Une contre performance qui symbolise les difficultés des équipes européennes lors de ces championnats du monde de LoL.
GrabbZ : “Ce roster a fait son temps”
À la suite de l’élimination, plusieurs membres de l’organisation ont pris la parole et leurs propos ont révélé un problème certain au sein du collectif.
Le premier à réagir fut Fabian “GrabbZ” Lohmann, le head coach, en interview d’après-match :
“On est chaotiques, parfois trop imprévisibles. On n’a pas réussi à en tirer le meilleur des joueurs. Peut-être que c’est un problème de staff, peut-être qu’il faut repenser certains éléments du roster. Ce résultat est inacceptable. Si l’organisation estime qu’un autre coach doit me remplacer, alors ainsi soit-il.”
GrabbZ a également ajouté que les entraînements en Chine s’étaient “légèrement améliorés”, sans pour autant masquer son constat : Fnatic a besoin d’un nouveau départ.
Des tensions internes exposées au grand jour
Le ton est monté d’un cran lorsque Pablo “Gaax” Pérez, analyste de l’équipe, a publié un message virulent sur les réseaux sociaux :
“On a fait un tournoi déplorable. Il nous manque les bases pour jouer correctement. J’ai donné 100 %, mais ça ne sert à rien quand tout le monde ne s’investit pas autant. C’est une honte absolue.”
Bien qu’il n’ait visé aucun joueur directement, le message a provoqué un choc au sein de la communauté et mis en lumière les tensions internes à l’équipe. Plusieurs fans ont reproché à Gaax son manque de professionnalisme, tandis que d’autres ont salué son honnêteté face à la situation.
Oscarinin : “Fnatic doit tout repenser”
Le toplaner Óscar “Oscarinin” Jiménez a lui aussi confirmé ce que tout le monde pressentait. Dans une interview accordée à Sheep Esports, il admet que le cycle Fnatic 2025 est terminé :
“Le roster doit changer. C’est évident que ça ne fonctionne pas. Fnatic doit revoir son plan, pas seulement en termes de niveau de jeu, mais aussi de personnalités et de cohésion.”
Une déclaration qui sonne comme un aveu : l’équipe, minée par les conflits internes et les problèmes d’alchimie, n’a jamais trouvé son équilibre.
Vers une refonte complète pour 2026
À ce stade, Fnatic n’a annoncé aucune décision officielle, mais tout indique qu’un remaniement profond est imminent. Certains observateurs évoquent un changement de coach, voire le départ de plusieurs joueurs importants.
Depuis 2011, Fnatic reste l’un des symboles de la scène européenne, mais la désillusion de 2025 marque peut-être la fin d’un cycle.
Le club devra désormais se reconstruire une identité et retrouver la stabilité nécessaire pour rivaliser à nouveau avec G2, MAD Lions ou BDS dans un LEC de plus en plus compétitif.
Un contexte européen en pleine mutation
Alors que Fnatic traverse cette crise, l’Europe vit une transition importante sur la scène League of Legends. Les nouvelles structures, souvent plus flexibles et analytiques, gagnent du terrain sur les organisations historiques.
Des équipes françaises comme Team BDS ou Karmine Corp illustrent cette évolution, mêlant projets, recherche de talents locaux et engagement communautaire fort.
La France, en particulier, est devenue un pôle central de l’esport européen, soutenue par une régulation nationale claire et des initiatives publiques favorisant les clubs professionnels.
La loi de 2016 sur le statut des joueurs esportifs (une première en Europe) continue de servir de référence en encadrant les contrats, la fiscalité et la protection sociale des joueurs.
Un cadre que beaucoup de pays européens cherchent encore à égaler.